Les cellules mélanotropes du lobe intermédiaire de l’hypophyse sont des cellules endocrines spécialisées dans la sécrétion de l’alpha-MSH, hormone qui, chez les amphibiens, joue un rôle majeur dans les phénomènes d’homochromie. Il est établi que l’activité sécrétoire des cellules mélanotropes est soumise à une régulation complexe faisant intervenir des neurotransmetteurs (tels que la dopamine, le GABA et la sérotonine) et des neuropeptides (tels que la TRH et le NPY).
L’étude du mécanisme d’action de la TRH dans les cellules mélanotropes montre que, chez la grenouille, la réponse calcique induite par ce peptide résulte d’un influx de Ca2+ extracellulaire via trois types de canaux calciques (sensibles au Ni2+, de type L et de type N) et de la mobilisation du Ca2+ intracellulaire à partir des stocks sensibles à l’IP3. Le Ca2+ extracellulaire, via les canaux de type L, et le Ca2+ intracellulaire contribuent avec les protéines kinase C et tyrosine kinase à la libération d’alpha-MSH induite par la TRH. En revanche, les voies de transduction adénylyl cyclase/protéine kinase A, Ca2+/calmoduline kinase et phospholipase A2 ne sont pas impliquées dans la sécrétion déclenchée par la TRH. L’analyse par RT-PCR et hybridation in situ des ARNm codant pour les récepteurs du NPY a révélé la présence des sous-types Y1 et Y5 dans les cellules mélanotropes de grenouille. De plus, l’utilisation d’analogues du NPY a permis de déterminer la fonction associée à chaque sous-type de récepteur. En effet, le NPY exerce une double action inhibitrice sur les cellules mélanotropes: il supprime l’effet sécrétoire de la TRH via un récepteur Y1 couplé à une protéine G sensible à la PTX et diminue la libération spontanée d’alpha-MSH via un récepteur Y5 couplé négativement à l’adénylyl cyclase et aux canaux calciques.
En conclusion, dans les cellules mélanotropes de grenouille, le NPY abolit, via un récepteur Y1 couplé à une protéine G sensible à la PTX, la libération d’alpha-MSH induite par la TRH laquelle résulte d’une augmentation de la [Ca2+]i et de l’activation des protéines kinase C et tyrosine kinase. De plus, le NPY diminue la libération basale d’alpha-MSH via un récepteur Y5, en inhibant la production d’AMPc et l’influx de Ca2+.
Mots-clés: cellule mélanotrope, TRH, Ca2+, sécrétion, PKC, PTK, NPY, récepteurs
Présentée le 18 octobre 2001
Laboratoire où a été préparée la thèse:
Laboratoire de Neuroendocrinologie Cellulaire et Moléculaire, IFRMP 23, Unité INSERM 413, Faculté des Sciences, Université de Rouen, 76821 Mont-Saint-Aignan Cédex.
Nom du Directeur de thèse : Dr Hubert Vaudry